Qu’est-ce que le feutre ?
Le feutre n’est ni plus ni moins que de la matière organique non décomposée qui, en excès et après tassement, forme une couche imperméable à l’air, à l’eau et à l’absorption des minéraux par le gazon ; une sorte d’éponge de plusieurs millimètres ou centimètres d’épaisseur qui facilite la remontée des racines sous-jacentes. Dessous, le sol s’asphyxie. Conséquences : l’eau s’infiltrant moins bien et ralentissant la décomposition de la matière organique, les maladies se développent davantage, les insectes ravageurs sont plus nombreux, le gazon s’arrache aussi plus facilement par manque d’enracinement en profondeur… Les intendants oublient parfois qu’un gazon feutré est également moins résistant à la sécheresse, au froid, et plus sensible au piétinement ; un comble sur une piste hippique. C’est pourquoi, des opérations de défeutrage sont indispensables, environ 2 à 4 fois par an, afin d’aérer la surface du sol, favorisant ainsi l’infiltration de l’air, de l’eau et des engrais jusqu’aux racines, et réduisant par la même occasion la pression des maladies.
Verticutage vs défeutrage
Réalisé généralement avec une machine équipée de plusieurs séries de couteaux entraînés par la prise de force du véhicule porteur, un verticutage s’avère nécessaire lorsque la quantité de feutre est très importante, c’est-dire au-delà de 3 cm. Seul inconvénient, cette opération est nettement plus agressive qu’un défeutrage. En effet, les couteaux éliminent aussi bien le feutre que les ray-grass et les fétuques, autrement dit, les bonnes graminées ! De plus, la vitesse de travail est très faible, impactant fortement l’usure des couteaux. Donc autant privilégier un défeutrage réalisé plus régulièrement, notamment avec un peigne à gazon ‘sélectif’, à l’instar du modèle ‘Joker’. Ses atouts ? Sans prise de force, il n’extirpe pas les graminées bien enracinées et travaille à des vitesses élevées. Pour l’entretien, un défeutrage est donc préférable au verticutage.
Feutrer… et ramasser
Évacuer les déchets de tonte, générateurs de feutre à court et moyen termes, est indispensable. Pour les inconditionnels du mulching, il est néanmoins recommandé de passer régulièrement le peigne à gazon afin de limiter le développement du feutre. De toute évidence, le ramasser est tout autant primordial pour la bonne tenue du gazon. Plusieurs solutions mécanisées permettent de l’évacuer. À commencer par des andaineurs couplés à l’action des auto-ramasseuses, habituellement utilisés en agriculture, et, dans le meilleur des cas, des remorques aspiratrices (appelées également aspirateurs chargeurs traînés sur PDF).
Regarnissage
Plusieurs opérations mécaniques peuvent suivre un défeutrage : par exemple, un carottage avec extraction, puis ramassage et apport d’engrais, suivi d’un semis de regarnissage, d’un sablage (30 à 50 tonnes de sable 0/2), d’un passage de grille ou d’un balai, puis d’un arrosage.
Concernant plus spécifiquement le regarnissage, réalisé à pointes ou à lames, l’objectif est de renforcer la densité du gazon, parfois mise à mal par une concentration trop importante en feutre. Après une rénovation importante, qui consiste à reprendre la planéité du sol et à apporter du substrat, le combiné de semis proposé par Hege Sols Sportifs donne d’excellents résultats, avec une bonne répartition des semences. Il est également possible, dans un autre cas de figure, de réaliser un carottage pour aérer et décompacter le sol, puis d’intervenir avec un peigne à gazon équipé d’un semoir (en kit chez Hege Sols Sportifs) ; on pense bien évidemment au ‘Joker’. Techniquement, alors que la semence tombe dans les orifices de carottage pour germer à l’abri des intempéries, le contact terre-graine est réalisé par l’action des dents à ressort du peigne.
Témoignage
Philippe Foucher est le directeur de la Fédération régionale des courses Anjou-Maine. Entre deux épreuves, il a répondu à nos questions :
– Pourquoi le feutre est-il un inconvénient sur les pistes enherbées des hippodromes ?
« C’est effectivement un réel problème, qui impose des solutions. En période humide ou en présence de brouillard, le feutre est redouté des cavaliers et des propriétaires de chevaux car le sol devient trop glissant… L’asphyxie du sol détruit aussi les graminées. Du coup, la densité du couvert végétal est moindre et les pistes sont dégradées. C’est pourquoi, il est absolument nécessaire d’éliminer le feutre. »
– Vous utilisez le Joker 1800 d’Hege Sols Sportifs. Comment l’utilisez-vous ?
« Non seulement le ‘Joker’ est simple d’utilisation, mais c’est aussi un outil qualifié de révolutionnaire dans le milieu hippique. En effet, la machine travaille à des vitesses très élevées, au point de bluffer les professionnels en charge de l’entretien des pistes. Pour l’anecdote, vu la largeur de la machine, ils craignaient au début passer plus de temps sur le terrain, mais c’est sans compter sur la vitesse de travail élevée du peigne qu’ils ont pu se rendre à l’évidence et constater sa rapidité, sans oublier la qualité du travail exécuté. Les interventions de défeutrage s’effectuent très rapidement ! »
– Satisfait donc ?
« Entièrement. Le ‘Joker’ correspond parfaitement à nos besoins et à ceux de nos confrères des hippodromes voisins, avec qui on partage la machine. Tous les rendez-vous sont déjà pris cette année pour utiliser la machine, c’est dire sa performance ! Depuis que nous l’utilisons, beaucoup de déchets ont été extirpés, et il fallait voir tout ce qui sortait du gazon. Bien évidemment, le feutre a été ramassé. »
– Comment est-il ramassé justement ?
« Tout d’abord, on laisse sécher la matière extirpée afin de l’évacuer plus facilement avec une machine spécifique, plus précisément une remorque aspiratrice imposante, nécessaire au regard de la taille des pistes (30 m de large pour 1 600 m de long minimum). Et en un seul passage, on ramasse tout le feutre. Ensuite, les déchets ainsi récoltés sont stockés sur un site spécifique de l’hippodrome. »
– Après cela, réalisez-vous d’autres opérations ?
« Oui, tout à fait, et c’est même le but du jeu ! On aère le sol, on regarnit… »
– Pour conclure, comment pouvez-vous résumer les atouts du peigne à gazon ‘Joker’ ?
« Ses points forts sont sa simplicité, sa facilité d’utilisation, sa vitesse de travail impressionnante, son rendement important… Les professionnels sont littéralement bluffés du résultat obtenu avec une machine de cette taille. Je recommande vivement l’utilisation des peignes à gazon ‘Joker’ dans les hippodromes. »
Cette machine combine 3 actions indispensables : le brassage de la matière (grâce aux lames en rotation), le nivellement (grâce à des couteaux orientables) et la stabilisation du sol (grâce aux roues suiveuses).
Toutes ces opérations se font de manière simple et rapide, aboutissant à un résultat impressionnant.
Le brassage : homogénéité
Dans le cas des sols équestres composés de sable fibré on constate à l’usage que la fibre remonte à la surface du sable, altérant l’homogénéité du substrat.
Le passage du râteau mécanique avec son système de lames en rotation permet de brasser la matière qui est ainsi émiettée et aérée, retrouvant toutes ses qualités d’origine en un passage.
Les cavaliers et leurs chevaux ont à leur disposition un sol régénéré, composé d’une texture homogène et souple.
Le nivellement : planéité
Les manèges équestres sont sujets au déplacement de matière généré par le passage répété des chevaux, créant des andins qu’il faut ensuite niveler. Si cela n’est pas fait, la sécurité des chevaux est remise en cause, car un cheval percevant une surface inégale peut se crisper, mal réagir ou ne pas obéir à un ordre donné.
Le râteau mécanique, avec la possibilité de modifier l’orientation des couteaux (réglés de biais), prend en charge les andins de matière en les ramenant vers l’intérieur du manège. Cette opération de nivellement est réalisée de manière simple et rapide car la matière est toujours en mouvement.
Les roues de réappui : stabilité
Une fois le travail d’aération et de nivellement réalisé, il ne reste plus qu’à stabiliser le sol grâce aux roues suiveuses. Celles-ci ont été conçues pour être pivotantes.
Elles suivent ainsi parfaitement la trajectoire du tracteur (les roues ne labourent pas le sol dans les virages).